Le mystère du sapin de Noël de la place Wilson à Toulouse / Nature
Toulouse (Haute-Garonne).
Chaque année pour les fêtes de fin d'année, la Mairie de Toulouse illumine place Wilson un sapin de Noël un peu particulier. Celui-ci passerait facilement pour un sapin assez banal si ce n'était les quelques coups de fil que nous recevons à son sujet : de nombreuses personnes s'alarment en effet de voir ses aiguilles devenir rousses puis tomber à la période des fêtes.
Rien d'anormal dans tout ça puisque ce sapin de Noël est d'un genre un peu particulier. D'ailleurs, ce n'est pas vraiment un sapin... S'il appartient bien à la famille des conifères comme le laissent supposer ses aiguilles et son port, il nous vient du Sud des Etats-Unis où on le connaît là -bas sous le nom de bald cypress c'est-à -dire cyprès chauve, Taxodium distichum de son nom scientifique. Dans son milieu d'origine, les bayous, il pousse dans les zones marécageuses en compagnie des alligators et peut dépasser 40 m de hauteur. Ses racines que l'on appelle des pneumatophores, sortent du sol tout autour de l'arbre lui permettant ainsi de respirer hors du sol inondé et asphyxique dans lequel elles poussent.
Ce type de racine porte le nom de racine-genou. De telles racines sont observables sur le vieux spécimen que l'on peut voir au Jardin des Plantes à Toulouse et qui forme l'île aux canards. Elles ont aussi pour fonction d'assurer un meilleur ancrage dans un sol instable, soumis notamment aux crues de fleuves. Il partage avec le mélèze une autre caractéristique étonnante, la chute de ses aiguilles en hiver et quand on ne connaît pas sa biologie, on peut effectivement supposer que l'arbre est en train de dépérir. Pourtant au printemps suivant de nouvelles aiguilles couleur vert tendre sortent en bouquets. Les plus vieux spécimens de cyprès chauve ont plus de 1000 ans et plus de 5 m de diamètre. L'arbre a été introduit en Europe comme plante d'ornement en 1637 et certains spécimens sont presque aussi âgés.
Toulouse (31)